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Panels coordonnés > Marché de l'enseignement supérieurMarché de l'enseignement supérieurPanel coordonné par Léonard Moulin et l'équipe du séminaire ACIDES. Dans ce panel, nous proposons de porter un regard socio-économique sur les trajectoires dans l'enseignement supérieur. Cette question peut être abordée à partir de la thématique des inégalités. D'une part, les milieux d'origine des élèves et étudiant-es conditionnent leur choix et leur parcours, reproduisant une domination scolaire (Palheta, 2012). D'autre part, ces choix et parcours scolaires impactent les situations sociales des ancien-nes étudiant-es, à travers le marché du travail bien sûr (Giret et Issehnane, 2012), mais également de façon moins immédiate par les capitaux culturel et social que les études permettent de constituer. La conception de l'étudiant acteur de son parcours renvoie aux enjeux de la réussite scolaire, de la lutte contre les inégalités scolaires ou encore l'orientation « subie » (que l'élève n'aurait pas vraiment choisie). Ainsi le choix éclairé doit participer à la réduction des inégalités des parcours scolaires, et permettre de combattre également le sentiment de discrimination à l'école, qui se concentre sur la procédure d'orientation (Brinbaum, Chauvel et Tenret, 2013). Les professionnels jouent un rôle important tout au long du parcours dans le secondaire, celui de sélectionner les élèves qui se dirigent vers la voie générale et technologique à partir du principe d'anticipation des risques d'échec scolaire ultérieurs. Certaines situations mettent les professionnels au cœur des contradictions de l'action éducative, soit entre une approche libérale de l'orientation et les contraintes des parcours scolaires hiérarchisés (offre de place, sélection des élèves, Chauvel, 2012) : l'action des professionnels et les effets des dispositifs de lutte contre les inégalités ou d'accompagnement à l'orientation a peu été exploré du côté de l'enseignement supérieur. Les parcours étudiants sont également déterminés des institutions de l'enseignement supérieur, tout en étant largement constitutif, dans la mesure où la population scolaire est l'un des éléments déterminants de la « qualité » d'un établissement (Issehnane et Sari, 2013). Nous analyserons donc les mutations de l'environnement économique de l'enseignement supérieur, en mutation rapide dans l'OCDE depuis une vingtaine d'année (Boulet, 2013) et, plus récemment, en France (Laval, Vergne, Clément et Dreux, 2012 ; Flacher, Harari-Kermadec et Moulin, 2012). Cette co-détermination de la « qualité » des établissements et de la composition sociale de leur population étudiante rend particulièrement décisive l'attention portée aux représentations des étudiant-es et de leurs familles (Le Breton et Harari-Kermadec, 2013). Les mécanismes de formation de ces représentations font l'objet de politiques publiques mais subissent également les effets d'initiatives de chefs d'établissement (Blanchard, 2012 ; Casta, 2012).
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